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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:50



Critique.

Ce film est proprement hallucinant.

Nous plongeons littéralement dans la vie intime et psychique de Nina, danseuse étoile choisie pour tenir le rôle de reine des cygnes, pour endosser les chaussons roses de nouvelle star et égérie. Mais pour y parvenir, Nina affronte de terribles épreuves.


L'histoire du ballet Le lac des cygnes nous est racontée dès le début par le directeur de la troupe, le français Thomas, alias Vincent Cassel; du moins nous livre-t-il son interprétation personnelle, élément clé du film: une jeune fille pure et vierge est transformée en cygne, malédiction qui ne pourra être levée qu'avec le serment d'amour éternel d'un prince. Malheureusement, la jeune fille, par erreur, tombe sous le charme du cygne noir, révélant alors, la partie la plus sombre d'elle-même. Ne pouvant plus faire marche arrière, désespérée par ce qu'elle est devenue, elle préfère se donner la mort. (Merci de corriger mes erreurs s'il y en a.)

 http://4.bp.blogspot.com/-K0M3W8X4ay0/TV2DATsnebI/AAAAAAAAJfI/0j9ycGx77ZI/s1600/black-swan-natalie-portman-2.jpg


L'enjeu est alors de taille pour la prude Nina. Elle incarne le cygne blanc jusqu'au bout des ongles. Vivant chez sa mère, personne au car actère doucement tyrannique, pleurant sa jeunesse et sa carrière manquée sous des portraits d'elle-même_ marquant  ainsi encore plus le temps qui passe_ Nina vit sous tous ses regards de mère qui ne jure que par la perfection pour sa fille. Couvée dans une chambre d'enfant, la jeune fille se doit soudain de changer pour pouvoir parfaitement incarner son rôle, révéler son âme blanche tout autant que la noire. L'exigence de Thomas s'affiche clairement dès son bureau, bariolé de blanc et de noir. Dualité quand tu nous tient.  Ce cloisonnement est, soit dit en passant, assez américain (comme si l'on ne pouvait être un peu des deux en même temps mais forcément dans un seul des deux camps clairement définis...).


http://images4.fanpop.com/image/photos/17600000/Black-Swan-natalie-portman-17647463-1024-768.jpg


Ainsi, le film ne raconte pas l'histoire d'une libération, notamment vis-à-vis de sa mère, comme on pourrait le comprendre ou l'espérer.  Nina reste enfermée dans son perfectionnisme et ses névroses, elle cherche, au plus profond d'elle-même, ce cygne noir qu'elle est censée incarner. Jusqu'à la folie, elle laisse ses démons venir à elle. D'où ses moments flottants, où nous ne savons plus si c'est un rêve, un cauchemar, une hallucination ou la réalité. Il nous faut d'ailleurs accepter de voir s'extérioriser et mis en image (le propre d'un film!) les évènements psychiques de la jeune femme. On peut facilement décrocher tant certaines scènes deviennent surréalistes. Accepter ou lutter contre ses propres démons, voilà le propos du film.


http://www.films-horreur.com/wp-content/uploads/2010/12/Black-Swan-Natalie-Portman-in-Double-Trouble.jpg

Réalité et hallucinations se mêlent jusque sur scène où Nina, après avoir tué son double monstrueux en elle, incarnée  ou personnalisée par une jeune collègue aux ailes noires tatouées dans le dos, devient cygne noir, avec des plumes poussant sur ses bras, ses yeux devenant rouges... Quelle émotion, lorsqu'elle apparait, maquillée pour son rôle, le vivant entièrement! Nathalie Portman mérite tous les éloges entendus depuis la sortie du film. Elle nous offre une scène majestueuse et quasi indescriptible.


http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/78/85/13/19487915.jpg


Perfection oblige, c'est elle-même qu'elle a cherché à tuer et non sa collègue; Nina ne désire plus qu'une chose, après le suicide de son personnage, aller le rejoindre. Névrose quand tu nous tiens! Bien sûr, on pourra poursuivre par un débat sur l'art et sur l'implication des artistes. Jouer avec les différentes parties de soi, s'écouter, aller au plus profond de soi-même, est une de leurs particularités. Néanmoins, l'artiste doit-il forcément être névrosé, voire sacrément névrosé pour devenir génial, j'en doute mais le débat est ouvert!



Réalisé par Darren Aronofsky , avec Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis, 2011.

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