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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 09:00

 

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/72/92/57/19222960.jpg
Un film américain sans finesse dont l'action se passe sur le sol des Etats-Unis, ça passe, c'est pour ainsi dire normal, ça colle avec le décor; mais venir sur le sol européen et chercher à s'y fondre, bizarrement ça coince.

Ce film est une comédie musicale, autrement dit, il est entre-coupé de scènes chantées: elles sont rarement entraînantes mais parfois amusantes et c'est toujours ça de pris!

Le héros est franchement énervant: réalisateur pendant l'âge d'or du cinéma italien, l'artiste souffre de son manque complet d'inspiration. Il se laisse malmené sous nos yeux pour nous faire comprendre à quel point tout cela est dur pour lui. Pourtant, impossible de compatir tant la fin du film est évidente. Quel coup scénaristique (oui, c'est ironique): tout le film que nous http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/72/92/57/19242872.jpgvoyons se passe juste avant que le héros-réalisateur ne commence le sien (le dernier mot du film c'est "action!"). Et son propre film est précisément ce que nous venons de voir: il va raconter sa vie et son amour des femmes... La "solution" est présentée dès le début, lors de la première séquence chantée, où toutes les femmes qui comptent pour lui font le show. Notre héros aura juste besoin du temps du film pour se rendre compte ce qu'on a compris depuis le début. C'est ce qui s'appelle de la finesse...

(légende) "Oui, maman", dit le casse-pied.

Pourquoi Nine? Après Huit femmes de notre François Ozon, un hommage à l'américaine (et on est le 8 mars, journée des droits de la femme, ça tomberait pile poil!)? L'hommage, si tant est que cela en soit un, concernerait plutôt Fellini et son 8 1/2 mais je ne le connais pas assez pour faire des liens!  Mais alors, "neuf" c'est pour dire que ce film-là est achevé et supérieur à celui de Fellini? Tout de même, cela semble  profondément prétentieux. Et pourtant, serait-ce le vrai réalisateur, Rob Marshall, qui parle à travers son personnage lorsque ce dernier, pendant une conférence de presse sur son prochain film dont il n'a à ce moment-là aucune idée, mais auquel il a déjà donné un titre, Italia, est interrogé sur le fait que ce n'est pas un titre modeste, explique que lorsqu'on fait un film , il ne faut pas l'être, car le nombre de personnes qui travaillent dessus est énorme. Il faut donc leur rendre hommage. A priori, l'idée n'est pas si mauvaise: si s'appuyer sur un maître pour apprendre (Fellini en l'occurrence) est nécessaire, il faut aussi finir par détruire le maître pour s'envoler. C'est vrai; on assiste simplement à la chute de Rob Marshall. Mais il a le mérite d'avoir essayé.

      http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/72/92/57/19249285.jpg

Ains
i, le film semble construit en copier-coller avec des morceaux d'Europe, d'Italie et de cinéma italien avec du liant américain qui affadit le tout. Par exemple: on attend pendant presque tout le film, cette scène de la Dolce Vitta, où la blonde sulfureuse se baigne dans la fontaine romaine. Au regard de l'affiche, on patiente pour voir Nicole Kidman! Mais au moment où celle-ci se promène avec notre héros, la nuit, dans des rues étroites et pavées, en s'arrêtant près de quelques fontaines... elle refuse son rôle de muse, enlève perruque et boucles d'oreilles pour soit-disant se montrer telle qu'elle est. C'est vrai qu'on avait quelques doutes lorsque, sur le chemin vers la fontaine, elle explique que ce que voit notre ami, ce n'est qu'une perruque et du fond de teint et que la vraie personne se trouve cachée en dessous (de la finesse, je vous dis!). Comment ça elle refuse son rôle de femme fatale?! Le problème, c'est que Nicole Kidman n'a rien d'une muse: aussi glaciale que les rues sombres et froides dans lesquelles elle marche, on ne voit toujours rien non plus lorsqu'elle prétend se mettre à nue (sans mauvais jeu de mots!)...

N'est pas muse qui veut... Même Nicole Kidman s'est dégonflée!
http://www.moviemail-online.co.uk/images/large/la_dolce_vita_5.jpg

Ce film manque d'Italie et d'Italiens: Sophia Loren semble là pour faire bonne figure et n'a même pas de rôle conséquent. Le vide est comblé avec une Française déguisée en Edith Piaf (Marion Cotillard, parce que les Etats-Unis l'aiment ainsi), une Espagnole glamour qui trompe allègrement son mari (un réel exotisme pour les puritains que ce cliché grotesque où l'on fait croire que l'adultère est "normal" dans les pays latins), l'Australienne dont j'ai parlé, une Anglaise charmante (mais âgée donc au rôle quelque peu limité) et des Américaines plus ou moins connues pour nous autres, Européens. Parmi elles, Stacy Ferguson, plutôt convaincante et aux scènes réjouissantes; Kate Hudson, une Américaine au look anachronique. Elle possède une élégance d'allumeuse et sa partie chantée et dansée rappelle franchement Britney Spears (cliquez sur cette dernière, je ne suis pas la seule à avoir fait le parallèle!;) ).

Bref, un film à voir pour rire de son manque d'épaisseur (Pénéloppe Cruz se rajoute bien  une grosse couche de poudre blanche sur le visage_ et sur le visage seulement, pas sur le cou, le décolleté et les bras, et elle a l'air d'un clown_  tout ça parce qu'elle est malade, mais rien n'y fait, on n'y croit pas). Sinon passez votre chemin! Celui-ci ne mène pas à Rome mais directement à Los Angeles. La musique du générique de fin du film est "Be italian": oui, on aurait bien aimé qu'il le soit vraiment...

 


 

 


Allez, une petite vidéo pour se remonter le moral, la quasi seule réussite du film (merci Fergie!): cliquez sur l'image ci-dessus.

Nine, de Rob Marshall, 2010, avec Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Pénélope Cruz, Nicole Kidman, Sophia Loren, Judi Dench, Kate Hudson, Stacy Ferguson.
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commentaires

J
<br /> Bonsoir Daphné,<br /> Je suis allé voir NINE sans bien savoir de quoi il s'agissait donc sans a priori,ce qui me plaît de temps à autre mais qui demande temps et argent ,deux choses qui ne se combinent pas toujours.<br /> Bref,j'ai passé un bon moment;j'ai aimé presque toutes les chansons et les danses ainsi que les acteurs et les actrices surtout, même si leurs rôles correspondent à des stéréotypes .<br /> pour ma part je les ai trouvées touchantes même si le traitement était un peu superficiel et Daniel Day Lewis est excellent en réalisateur italien torturé.<br /> J'ai retrouvé avec plaisir(mais en dessous de leur niveau) l'exubérance dans la joie de vivre ou dans la tragédie des comédies italiennes et la nostalgie des films EN italien;là ,il n'y a que<br /> l'accent italien ou le français.Il faut aussi reconnaître que sous les clichés il y a aussi des vérités délicieuses.<br /> Ce film m'a plu malgré quelques à peu près ,c'est un divertissement qui ne laisse pas une impression profonde mais qui a le grand mérite de donner envie de revoir des films italiens de cette<br /> époque.<br /> As-tu vu PARFUMS DE FEMMES par exemple ou AMARCORD que j'ai adoré.<br /> <br /> <br />
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