Bright Star, Would I Were Stedfast as Thou Art
1819, dans Life, Letters and Literary Remains de John Keats (1848):
Etoile éclatante, puissais-je comme toi être figé -
non pas dans une solitaire splendeur suspendue au dessus de la nuit,
et guettant, éternellement séparé par des couvercles,
Tel un malade de la nature, un ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes toutes entières à leur prêche
pour purifier par leur pure ablution les rives humaines tout autour de la terre,
ou fixant le masque nouvellement et doucement tombé de la neige
sur les montagnes et les landes;
Non - pas encore totalement figé, encore immuable,
pelotonné sur la poitrine mûre de mon bel amour,
pour ressentir à jamais son suave parfum et son automne,
à jamais éveillé en une douce agitation,
immobile, immobile pour entendre son souffle arraché à la tendresse
et ainsi vivre pour toujours - ou sinon me pâmer dans la mort.
(Adaptation trouvée ici)
Peu à dire sur ce film si délicat: j'aurais peur en bruissant trop de mots de détruire la magie et la poésie que ce film a su insuffler! Il a agi un peu comme une fée qui aurait soufflé doucement sur de la poussière d'or pour en couvrir les spectateurs et que nous nous soyons tous réveillés étourdis afin la projection, sans vraiment avoir pris conscience de ce qui venait de se produire. Plusieurs jours ont passé mais les paillettes sont encore là.
Le héros, John Keats... Des airs d'éternel adolescent, des ailes d'albatros bien encombrantes (si, vous savez, le poète de Baudelaire!)... se nourrit-il d'autre chose que de sentiments, d'absolus et d'idéaux ce garçon si mince et si fragile?
L'héroïne, Fanny Brawne... Jeune fille moderne qui tombe d'amour, volète comme un papillon (gracieux certes, mais à l'espérance de vie limitée), étincelle, avant de s'enfermer dans une petite cage de chagrin, construite avec les poèmes de son Amour disparu.
Ultime précision: oui, le poème, Bright Star, a bien été écrit par le poète pour sa dulcinée.