Ce film est rempli d'idées fantastiques qui ne sont malheureusement pas suffisamment exploitées. C'est exaltant mais on reste sur sa faim. Pourtant quel potentiel!
Pour aider à comprendre l'histoire, voici la bande-annonce:
Le héros, soldat américain nommé Colter Stevens, est envoyé pour une mission très particulière, du moins les moyens pour réaliser cette mission sont-ils très... inattendus. Le héros est "envoyé" dans le corps d'un autre homme, l'incarne complètement, et n'a que 8 min pour trouver le poseur de la bombe qui fait exploser le train dans lequel il se trouve... pile 8 min plus tard! Eh oui! Car, ignorant que vous êtes, lorsque l'on meurt le cerveau continue de fonctionner, d'émettre des ondes, des vibrations, pendant 8 min, ni plus ni moins, ce qui rend possible la connexion d'un autre cerveau sur le premier! Pour que cela soit possible, il suffit de "réutiliser" un soldat maintenu artificiellement en vie, sous cloche, dont le cerveau "vibre" encore... Cette idée complètement folle et fascinante nous entraîne dans les entrelacs du temps, des temps, des passés et des futurs.
Cela a l'avantage d'être clair et compréhensible mais on aurait rêvé de plus de méli-mélo et d'imbrication. La chute est certes plutôt satisfaisante (la tout toute fin, lorsque Colleen Goodwin, la militaire en charge d'exécuter le "programme" de transfert de cerveaux, comprend qu'une mission a été finie avant même... qu'elle ne l'ait vécu! _Je n'en dis pas plus, à vous d'aller voir le film...). Plus de suspens quant à l'identité du poseur de bombe que l'on devine facilement, plus de psychologie peut-être aussi autour de ce personnage... La fin est complètement hollywoodienne, mettant de côté une logique qui jusque là ne faisait pas défaut...
Dernier bon point, pour finir sur du positif, le fait que l'on ne comprenne qu'au fur et à mesure où se trouve le soldat... Son cerveau matérialise en effet une espèce de capsule, qui se déformera, dans lequel il bougera. C'est finalement un film sur le cerveau et sur ses incroyables capacités (imagination comprise...)!
Bref, un film à voir... ou pas... si vous y tenez... sinon attendez le dvd...
Réalisé par Duncan Jones, avec Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga, 2011.
Invitation au voyage!
En premier lieu, la Chine et une petite animation poétique, Le ruban rouge:
En second lieu, une petite blague en pays Inka... Inka Bola:
L'incroyable odyssée de deux Japonais vers la centrale de Fukushima:
La situation selon le Réseau Sortir du Nucléaire:
Le 12 avril, la NISA (autorité de sûreté nucléaire japonaise) a décidé de requalifier la gravité de la catastrophe de Fukushima : celle-ci est désormais classée au niveau 7, le plus haut niveau de gravité de l’échelle INES [1]. Fukushima devient donc, après Tchernobyl, la 2e catastrophe nucléaire de l’Histoire humaine à atteindre un tel niveau de gravité de l’aveu même des partisans de cette énergie. Selon ce communiqué de la NISA, la radioactivité rejetée atteint 10 % de celle relâchée par Tchernobyl (ce qui est en soi déjà extrêmement grave). Mais selon un responsable de Tepco, l’opérateur de la centrale, "les rejets de radioactivité ne sont pas complètement stoppés, et nous craignons que la quantité de radioactivité rejetée par la centrale puisse au final excéder celle rejetée par la catastrophe de Tchernobyl en 1986." (Kyodo News, le 12 avril)
Le réacteur 1 de Fukushima Daiichi reste le sujet de préoccupation principal sur lequel Tepco concentre ses efforts. La situation est loin d’être maîtrisée pour ce réacteur.
La situation dans les réacteurs 2 et 3 est également toujours loin d’être résolue, les crayons de combustibles étant également très endommagés (mais moins que dans le réacteur 1). Il semble que la tranchée autour du réacteur 2 devrait permettre d’empêcher l’eau très radioactive d’être déversée dans l’océan pour quelques semaines.
Quant au nuage radioactif, la radioactivité lorsqu’il arrive en Europe reste très diluée et ne présente pas a priori un danger immédiat pour la santé. Il convient toutefois de rappeler que même la très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) reconnaît que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique". Les normes qui définissent des seuils de radioactivité légalement admissibles ne sont pas des seuils d’innocuité, mais des seuils de "risque admissible".
Une fois ne sera pas coutume, je vous conseille de regarder la télé!
Jeudi 26 avril à 20h40 sur Arte vous pourrez voir le documentaire "Tchernobyl forever" qui, à l'occasion des 25 ans de la catastrophe nucléaire, fait un état des lieux sur les conséquences actuelles et à venir en Ukraine.
N'hésitez pas non plus à regarder l'entretien avec le réalisateur, Alain de Halleux, déjà accessible sur le site d'arte:
Tchernobyl
Voir aussi sur le site du Monde, des vidéos sur la zone interdite de Tchernobyl.
Tokyo! est un triptyque de trois courts-métrages, Interior Design, Merde et Shaking Tokyo, réalisé respectivement par Michel Gondry, Leos Carax et Bonj Joon Ho, sorti en 2008.
Loufoque et onirique, les trois réalisateurs nous plongent dans un Tokyo surréaliste, peuplé de monstres inédits et d'aventures impossibles. L'essence de la ville est passée au moulinet de l'imagination sans borne de ces trois étrangers: pour les deux français le voyage aux confins du monde s'avère franchement décalé, comme si le décalage horaire, amenant de l'autre côté de la terre, avait remué leur inconscient et mis leur tête littéralement à l'envers. Leurs peurs s'offrent alors sans censure à nos yeux ébahis. Que Tokyo, par ses extravagances, ses œuvres artistiques, sa culture même ou encore son existence de super-mégapole urbaine avec tout ce qui s'ensuit, puisse être le lieu de fantasmes pour les étrangers, cela va sans dire. Mais la ville mérite aussi le court-métrage plus poétique et symbolique du Coréen, à la fois simple et efficace.
Spoilers.
Interior Design, Michel Gondry: sans toit, un jeune couple se fait héberger chez une amie, dans un appartement minuscule. La jeune femme se trouve assez désœuvrée: elle doit trouver un cocon dans la folie architecturale et fourmilière de la ville tandis que son compagnon, réalisateur, montre ses films expérimentaux dans de petits cinémas et fait des emballages cadeaux parfaits et économes dans un magasin. Sans ambition, ni douée en pliage, la jeune femme est de plus en plus déstabilisée. N'y a-t-il pas de place pour elle, elle qui aime lire et découper des images, qui sait parfaitement ce qu'elle aime faire mais ne trouve pas ce qu'elle peut faire? Elle choisit la disparition, du moins aux yeux des autres, pour se transformer en chaise, c'est-à-dire pour être utile. Chosifiée, elle garde ainsi son jardin secret, car en l'absence de son propriétaire, elle occupe ses journées de ce qu'elle aime faire. Jolie scène aussi lorsqu'affublée de tuyaux tout autour de son corps, tuyaux pour les effets spéciaux de son amoureux, elle incarne matériellement sa différence et son inadaptation, sorte de monstre qui n'a pas sa place dans la ville.
Merde, Leos Carax. Original, sordide et dérangeant. La solitude et sa folie? A voir pour ses longs travellings impressionnants! ( Ça ressemble assez à l'ouverture d'un jeu vidéo spécial mâle, loufoque et décalé...)
Shaking Tokyo, Bonj Joon Ho: à nouveau, le héros n'a pas d'objectif de vie et préfère s'isoler de la société. Hikikimori depuis plus de dix ans, il vit enfermé dans sa maison et se fait livrer tout ce dont il a besoin (ceci étant bien entendu réduit au strict minimum). Son père lui envoie de l'argent tous les mois et l'homme considère toujours avec respect et crainte la chambre de celui-ci dans laquelle il n'entre jamais (une clé pour comprendre sa difficulté à s'affirmer et à vivre?). Un jour, le plus simplement du monde, en en ayant assez de l'agression des autres et du soleil, il a décidé de ne plus ressortir. Un autre jour, son livreur de pizza qu'il reçoit tête baissée comme à son habitude, est habillé d'un porte-jarretelles. Il lève alors les yeux et croise le regard de la jeune femme. Premier regard en dix ans! Il tombe amoureux et pour l'illustrer, quoi de mieux qu'un tremblement de terre! Mais, blessée, la jeune femme s'écroule. On assiste alors à l'ahurissante impuissance du héros qui finira pour remarquer un bouton « start » tatoué sur le corps de la femme et qui la fera se réveiller et se lever.
Plus tard, souhaitant la revoir, il lui faudra sortir de chez lui et découvrir alors la ville désertée, les gens tous enfermés chez eux, se faisant livrer par des robots. Métaphore de la vie moderne et des yeux et des cœurs fermés, il n'y aura que les tremblements de terre des émotions pour faire revivre ces êtres coupés du monde.
Bref, deux courts-métrages intéressants. Thèmes universels sur la place à trouver dans le monde et au courage de vivre dans une société ultra-urbanisée qui désocialise...
Voici un premier court-métrage mignon et bien rythmé:
Et un second sur la bêtise humaine, mais qui finit bien lui aussi!
Jérémy Clapin
Bref, deux grands sourires dans ce monde de brutes !
Au lendemain de l'étonnante annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, il est fort intéressant de se replonger dans l'excellente vidéo ci-après, expliquant le concept de l'écotartuffe, celui qui dit ce qu'il ne fait pas... Ces contradictions ont été relevées chez Nicolas Hulot par La Décroissance et Marianne depuis plusieurs années.
Prenez le temps de voir la vidéo en entier, surtout si vous n'êtes pas familier avec ces idées. Offrez-vous un petit aperçu en visionnant deux extraits:
- du début à 3min,
- de 8:08 à 10: 40, qui décrypte le discours de l'annonce de la non-candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle de 2007.
Ce passage est tout à fait pertinent pour comprendre l'évolution de ces quatre dernières années.
Voici ce qu'il déclarait: "Il est impossible de faire avancer la cause écologique sans affrontement avec les publicitaires, les industriels, les fabricants de pesticides et même les automobilistes". Aussi refusait-il le conflit. Désormais, à leurs côtés, il semble prêt à se battre pour imposer l'idée d'un développement durable, cache-misère s'il en est, et à dévoyer la cause écologique en en vidant les concepts de leur sens pour les rendre complètement inoffensifs.
Le développement durable: "Il faut bien que quelque chose change pour que tout reste comme avant" (Visconti, Le Guépard); "Polluer moins pour polluer moins longtemps" (Paul Ariès)_ citations de la vidéo ci-dessus.
Pour aller plus loin:
Vous pouvez signer le Pacte contre Hulot. Il ne s'agit pas de s'acharner contre un homme, il s'agit de dénoncer la récupération de la cause écologique. Cet homme est-il trop gentil? Peut-être, mais en tout cas, ses alliances avec de grandes entreprises, ses propos trop nuancés sur le nucléaire ou encore les OGM ne convint pas les écolos... Son manque de clairvoyance fait un tord monstrueux à la cause écologique.
N'hésitez pas à aller faire un tour sur wiki (et d'explorer les références en bas de pages pour vous faire une idée plus précise) et sur Marianne2 pour découvrir quelques citations exactes et malheureuses.
Voici une petite merveille trouvée par hasard: cette animation retrace l'histoire de la Pologne et donne envie d'en savoir plus sur ce pays. Elle a été réalisée pour l'expo universelle de Shanghai. La fin est un peu trop orientée politiquement à mon goût mais l'ambition du court-métrage est telle qu'il vaut vraiment la peine d'être vue. Certaines séquences sont très belles.
Le suivant est plus classique, peut-être un peu long mais il vaut le coup d'oeil:
Fabrice O. Jouberts